Souvent méconnus du grand public, les « Pass PTT » sont les précieux sésames des organismes postaux ainsi que des serruriers. Également nommées « passe-partout », ces clés particulières issues de la norme du même nom permettent aux facteurs, entre autres, de déposer les colis vous étant destinés dans votre boîte aux lettres. L’occasion pour nous de faire un tour sur le fonctionnement de ces fameuses clés universelles.
Bien que ressemblant à des clés tout à fait ordinaire, il faut savoir que les Pass PTT répondent à une norme bien précise. À l’origine, le sigle provient de l’appellation de l’ancienne administration Française : Poste, Télégraphes et Téléphones. Si, depuis, les différentes branches du service public se sont subdivisées en diverses entités, comme La Poste ou encore France Telecom, cette appellation est restée dans le langage courant pour désigner ces fameux passe-partout.
Ces clés étaient utilisées afin de faciliter le travail des facteurs. Ainsi, ces passes leurs permettaient d’avoir accès plus facilement aux parties communes de certaines résidences privées, comme les halls d’immeubles. Le but premier étant de simplifier leur travail et de pouvoir remettre les plis aux destinataires de façon rapide et efficace. Actuellement, en France, nous dénombrons 99% des boîtes aux lettres qui possèdent un cylindre répondant à cette norme.
Pour résumer, ces passes partout sont des clé facilitant le travail des agents postaux, des distributeurs de prospectus, des agents EDF/GDF voire même certains services d’urgence comme les pompiers. Ces passes sont conçus pour ne fonctionner qu’avec des cylindres normalisés, et existent en 21 versions (les plus communes étant les modèles T10 et F10). Chacune d’elle permet d’ouvrir les boîtes aux lettres (ou les batteuses), les halls d’immeubles ou encore certaines parties communes. C’est pour cette raison que la plupart de ces services possèdent généralement un trousseau de clés complet, afin de parer à toutes les éventualités.
En premier lieu, il faut comprendre comment fonctionne une serrure. Un cylindre possède deux parties : une fixe (le stator) et une mobile (le rotor). De plus, le cylindre contient plus ou moins de goupilles qui, grâce à des ressorts, peuvent bouger selon un schéma précis (celui de la clé). Le but du jeu est simple : avec la bonne clé, la partie passive des goupilles s’alignent parfaitement avec la ligne de césure, et le rotor peut se mettre à tourner pour ouvrir la porte. Si l’on insère une mauvaise clés, les goupilles ne s’alignent pas et, fatalement, la serrure ne bouge pas d’un poil.
Tous les cylindres sont livrés avec un jeu unique de clés, qui ne peuvent ouvrir que ce barillet-ci et aucun autre. Pourtant, il faut savoir que lors de la fabrication de ce cylindre, ce dernier a été pensé pour être en réalité ouvert par deux clés différentes. « L’unique », bien entendu, et une des 21 versions du Pass PTT.
Pour faire plus simple : chaque clé correspond à un code de taille spécifique. Les cylindres normalisés PTT, eux, sont donc prévus pour accepter deux codes de tailles différents. Nous pourrions penser, au vu de ces quelques explications, qu’il suffit de mettre la main sur ce type de clés pour pouvoir se permettre tout et n’importe quoi. Rassurez-vous : ce n’est heureusement pas le cas.
Ces passes, de par leurs faux noms (les « passe-partout ») sont vus dans l’inconscient collectif comme des clés miraculeuses permettant d’ouvrir tout est n’importe quoi. Vous pouvez dormir tranquille : ces clés sont inutiles dès que l’on pénètre dans la sphère du privée. Elles sont donc inutiles pour ouvrir les portes de maisons, appartements ou tout autre lieu privé. Les potentiels cambrioleurs ou les amateurs de crochetage, par exemple, n’auront donc que faire de ces clés.
De la même façon, ces passes n’ouvrent pas les cadenas, antivols, portes blindées ou autres systèmes de sécurité anti-effraction. Désormais, vous savez tout sur ces fameuses clés passes partout, et notamment leurs origines. Bientôt, les serrures n’auront plus de secret pour vous.