C’est un fait : l’utilisation de l’e-mail reste une puissance forte, que cela soit au niveau national ou international. Le courrier électronique est le premier canal de communication numérique des entreprises et autres structures du privé. Mais que se passerait-il sur tous les mails étaient envoyés via La Poste ? Que résulterait de cette guerre entre la consommation papier et électronique ?
En 2016, et selon le site ContactLab, ce ne sont pas moins de 1,4 milliard de mails qui ont étés envoyés chaque jours en France. Bien entendu, les Spams ne sont pas comptabilisés dans ce chiffrage. Si l’on prend du recul sur l’international, le résultat grimpe vers des hauteurs gargantuesque : sur la même année, ce sont 215 milliards de mails envoyés chaque jours dans le monde entier. Plutôt colossal pour un bilan quotidien.
En ce qui concerne les traditionnels « plis » géré par la sommité des PTT, La Poste, le constat est beaucoup plus réduit, puisqu’en France, ce sont (seulement) 120 millions de lettres traitées quotidiennement et presque 3 milliards dans le monde. Une chose est certaine : ce sont deux modes de transmissions différents qui nécessitent une logistique propre. De plus, la lettre postale ainsi que sa gestion possède plus de contraintes que son homologue virtuel.
Pourtant, outre la gestion qui en découle, ces chiffres peuvent s’expliquer de façon très simples : l’un prône plus le confort d’utilisation que l’autre. Nous parlons bien entendu de l’e-mail. En effet, la plupart des expéditeurs de mails sont plus qu’habitués à ce canal de diffusion, et les différents outils mis en oeuvre sur le plan numérique ne font que conforter dans ce sens.
Que cela passe par des plugins WordPress, facilitant l’envoi, la rédaction et la réception (via les auto-répondeurs, notamment)ou encore certains logiciels spécialisés comme Outlook ou Thunderbird : envoyer un mail n’a jamais été aussi simple !
Nous pouvons donc aisément imaginer ce qu’il se passerait dans les premiers temps si tous les mails étaient donc transférés par courrier. Cependant, plusieurs questions se poseront inévitablement si cela devait arriver un jour : celle de la logistique, de l’utilisation et, bien entendu, de la consommation de papier.
Si nous pouvons facilement imaginer la mise en place d’une structure propre gérant ce tout nouveau phénomène, nous povons déjà rayer de la liste les différents soucis liés à l’adaptation et la gestion. Ne resterait plus alors que cette question : en terme de consommation, y gagnerait-on vraiment à envoyer tous les mails par courriers ?
Pour cela, rien de mieux que du concret, en prenant en compte divers éléments :
Au vu de ces quelques paramètres, il devient facile, avec les bonnes sources, de déterminer si, oui ou non, cela serait une bonne chose d’envoyer tous mes courriers électroniques par courriers papiers.
Pour commencer, prenons le poids de base d’une feuille A4, qui est de 5 grammes. Une enveloppe simple, elle, pèse 3 grammes. Sachant qu’envoyer un mail par voie postal nécessiterait obligatoirement une feuille et une enveloppe, nous pouvons d’ores et déjà souligner qu’il faudrait 215 milliards de feuilles et tout autant d’enveloppes par jours. Soit : 215 milliards x (0,005+0,003) = 17 milliards et 200 millions de tonnes de papiers… Chaque jour !
Une consommation plus qu’excessive puisque, rien qu’en France, nous consommons chaque années 8,8 millions de tonnes. Donc, chaque jours, avec cette méthode, nous consommerions l’équivalent de 2 siècles de papiers quotidiennement. Une surexploitation des ressources inimaginable qui mettrait fin à notre bonne vieille terre.
En ce qui concerne l’email, le constat est différent. Pas amoindri, seulement différent. En effet, il est très délicat de comptabiliser la consommation électrique dégagée par l’envoi d’un courrier électronique, car celle-ci est propre au fournisseur d’énergie, à l’appareil utilisé et au pays dans lequel la personne réside.
Cependant, la consommation en CO², et donc le degrés de pollution, est lui bel et bien chiffrable. Il a donc été établi qu’un mail de 1 Mo pèserait 19 grammes de CO². Si l’on envoi un mail par jour durant toute une année, cela équivaut à plus de 330 kg de rejet dans l’atmosphère. En cause ? La gestion des data-centers, des baies de stockage et autre serveurs, qui polluent de plus en plus et nécessitent un entretien et un refroidissement constant pour fonctionner. Multipliez ce nombre par le nombre d’utilisateurs, et le résultat n’est pas forcément meilleur, bien que moins cataclysmique que de tout transférer au format papier.
Pour conclure, il est donc moins énergivore de transformer tous les courriers postaux en mails plutôt que le contraire. Cependant, ne négligeons pas la pollution numérique dû au web, et apprenons à reconnaître les clés de compréhension pour avoir des comportements plus responsables, comme éviter l’ouverture de plusieurs onglets, supprimer les mails inutiles régulièrement et penser à éteindre vos machines lorsque vous ne vous en servez pas.